Y a-t-il une expérience métaphysique ?

8h35. Je m’ennuie. J’arrive pas à réfléchir du coup je m’ennuie. C’est sûr qu’en soi c’est pas passionnant d’être assis 5h dans une salle sans pouvoir parler ni lire. Normalement c’est le sujet écrit au tableau qui devrait me passionner, occuper tous mes neurones, mobiliser toutes mes forces. Sauf que je suis une soupe, une sorte de potage insipide et mou.

8h50. Ça fait un quart d’heure que je rêvasse, loin du sujet. Je devrais avoir honte.

9h45. J’ai un vague plan et un début d’intro niveau « article sur la philosophie pour Okapi ». Et puis j’ai dessiné une tortue, un dodo, et un âne. Très dur à faire, un équidé en mouvement !

10h15. Et voilà intro bouclée. Va falloir disserter maintenant… J’ai dessiné une deuxième tortue.

10h45. J’ai un bout de première partie et l’impression d’être dans une impasse. J’ai faim et j’ai dessiné une troisième tortue et un deuxième dodo. Pourquoi pas une marmotte ?

11h58. Je dois tout le temps me reprendre pour ne pas écrire « impérialiste » à la place d’ « empiriste ». C’est beau…

11h. Je passe enfin à la troisième page ! Et oui je n’avance pas beaucoup, mais la première partie est finie. En seulement une page, oui j’ai pas grand-chose à dire sur ce sujet passionnant.

11h05. C’est moins drôle que pour l’autre Concours Blanc, celui-là les profs nous surveillent sans participation de leurs collègues…

11h30. Les gens partent tôt en épreuve de philo. « Penser c’est une expérience de pensée ». Vous l’entendez le bruit de la porte ouverte au char d’assaut ?

11h42. Je viens de poser une question que je ne suis pas sûre de comprendre. Et cette incompréhension est la réponse à ma question, mais je ne peux pas écrire ça  dans ma copie. « J’écris depuis tout à l’heure mais je ne comprends rien à ce que je dis, et vous ? ». Du coup je mange une pomme pour passer le temps.

11h45 « Peut-on faire l’expérience de ce qui nous dépasse et (ne pas) le connaître ? ». Ba j’ai lu Kant et plein d’autres trucs cette année et j’ai rien compris.